L'enlèvement de Ninelle.

Ninelle courait, tranquillement, dans une respiration et des foulées régulières. Cela faisait à présent trois lieues qu'elle courrait sans s'arrêter. Une fine pellicule de sueur venait maculer son front, sa tresse auburn balançait dans son dos. La capitaine restait attentive à son environnement, on était jamais à l’abri d'un lycan sauvage. Pourtant la fatigue venait alourdir ses membres, brouiller sa vision, la chaleur l'étouffait.

« Quelque chose cloche, pensa-t-elle »

Au loin, elle vit une silhouette noire. Deux prunelles rouges la fixait.

« Alors ça, ça pue la merde, lâcha son démon, cyniquement »

Elle ne put qu'assentir, elle commença à se détourner pour raccourcir sa course et éviter la confrontation. Et à cet instant elle sut que c'était trop tard, elle sut qu'elle ne pouvait plus fuir. Seulement combattre. Un grand calme l'envahit, elle ne pouvait pas fuir, elle ne pouvait pas gagner dans cet état de fatigue, mais elle combattrait. Elle s'arrêta et observa la silhouette avancer.

Sa démarche était impressionnante, aucun geste excessif. La démone avait un masque argenté sur le visage qui formait comme le visage d'un squelette en dentelle métallique, ses yeux écarlates luisaient doucement entre le métal. Son épaisse chevelure noire se balançait en une tresse dans son dos, comme celle de Ninelle à la seule différence de couleur et d'épaisseur. La démone continuait d'avancer, ses longues jambes fuselées étaient protégées de cuissardes qui remontaient jusqu'en haut de ses cuisses, dessous un pantalon noir en toile semblait se fondre dans le cuir. Sa taille était enserrée dans un corset épais aux nombreuses armatures métalliques. Son bras gauche était recouvert de métal de l'épaulière au gantelet.

Ninelle dégaina son glaive, la démone récupéra son fléau d'armes à deux étoiles.
S'en suivit un combat inégal. La capitaine était éreintée, sans ceci elle aurait eu du mal à gagner le combat mais avec cela en plus… Ses chances étaient nulles. Mais la démone sembla prendre un certain plaisir à combattre avec la capitaine, elle chercha à la pousser dans ses retranchements, elle ne la blessait jamais. La fatigue se faisait de plus en plus pressante. Elle ne savait plus depuis combien de temps elle combattait une heure ? Deux heures ? Des étoiles noires venaient assombrir sa vision. Elle allait tomber dans les pommes, de fatigue. Et pourtant, la démone en face d’elle n’affichait aucune trace de fatigue tangible ou exploitable.
Son glaive frappait et frappait, ses mouvements ralentissaient. Elle recula hébétée, sa vision d’obscurcît totalement et elle s’évanouit. Une seconde avant de s’évanouir elle eut le temps de penser « Je déteste vraiment m’évanouir. »

La démone récupéra le glaive, le rengaina dans son fourreau et saisit la capitaine pour la soulever et l’emporter.