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Un mal nécessaire

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Message par Le Charade Lun 30 Jan - 16:49

Le félin fut tiré du lit très tôt ce matin, quand un milicien vint frapper à sa porte pour l’informer qu’il devait se déplacer dans l’urgence pour venir constater une scène de crime. Myaouh quitta précipitamment le confort de ses draps, avec un regret immense, et la certitude qu’il n’allait pas pouvoir les retrouver avant le coucher du soleil.

Il dormait peu, et pour cette raison il voyait d’une manière presque sacrée le répit qui lui était accordé par Dranigba.

Mais désormais il était inspecteur au sein de l’Ordre, et ce depuis une dizaine d’années, et se faire réveiller à l’aube par un milicien hurlant à sa porte faisait partit des risques du métier. Il avait toujours souhaité être reconnu dans sa profession. Il n’exerçait d’abord qu’en tant qu’indépendant, pendant de nombreuses années. Jusqu’au jour où son devoir de justice l’avait conduit sur les traces du « Tueurs aux numéros » d’Abelheim. Cette investigation l’avait amené à rencontrer Ninelle Brosis, capitaine de l’époque. Une rencontre qui allait être déterminante dans sa jeune carrière.

Il apporta son aide à la Milice, et plus particulièrement à la Capitaine. Enquête qui le poussa à s’associer à une jeune démone, prêtresse de Démonio qui devint bien plus tard Grande Prêtresse et à la demie-démone Ninelle, aujourd’hui Fondatrice du Phénix d’Onbaarin.

Le tueur nommé Sournois, avait une rancœur toute particulière envers la capitaine et toute sa famille, ce qui les avaient menés à traverser les terres des hommes-loups, et se déplacer jusqu’à Harroka pour récupérer sa seconde fille, qui failli perdre la vie en tombant dans un volcan.

Quoiqu’il en soit, ni lui, ni son imitateur ne furent arrêtés. Une chose que ne pouvait supporter Myaouh. Il détestait l’injustice, et chaque affaire non-résolue le hantait. Toutes les nuits, les yeux des innocents dont les vies avaient été arrachées venaient le contempler, le culpabilisant silencieusement pour ses échecs. Myaouh dormait peu, il ne pouvait pas se permettre de dormir beaucoup. Il fallait qu’il travaille à rendre le monde meilleur, pour que personne d’autre n’aient à subir ces nuits d’insomnies.

L’inspecteur avait connu un événement tragique durant l’enfance qui avait déterminé les vingt années suivantes de sa vie : La mort de ses parents à l’âge de cinq ans dans des conditions affreuses, et une enquête jamais élucidée. Il fut confié à l’orphelinat de Doléria, et se mit dans l’idée de résoudre le mystère de la mort de ses parents et de rendre justice.
Jamais il ne trouva le responsable du crime, mais il en élucida bien d’autres.

Mais revenons-en au présent.

Myaouh portait une armure réglementaire aux couleurs de l’Ordre et portait une épée à la ceinture, qu’il avait appris à utiliser durant les onze dernières années. Il était accompagné de quelques soldats et deux mages. Le plus grave était déjà passé, mais il valait mieux être prudent.
L’imposante bâtisse de bois située au fin fond de la forêt était un lieu autour duquel c’était construit nombre de rumeurs et de spéculation. Un lieu hanté, le repaire d’une Guilde du Mal, la maison d’un tueur… Et tant d’autres choses. Pour moi, ce n’était qu’un repaire de brigands, ou il fallait avoir ses entrées pour pénétrer.

Il n’osait pas s’en approcher, le bâtiment était à la fois attirant et particulièrement effrayant, qui sait ce qu’il allait trouver comme désastre derrière cette porte en fer ? Moi, je le sais. Et je sais une chose, il n’aurait jamais dû passer le seuil de cette maison. Il aurait dû faire demi-tour et donner sa démission, le spectacle qui l’attendait allait le faire plonger de nouveau dans les méandres les plus obscures de la détermination humaine en matière de cruauté.

Désormais il se tient juste devant la porte, il pose sa patte sur la poignée. Je le sens hésiter depuis là, mais il en a vu d’autres, alors il pousse la lourde de porte en fer. Celle-ci émet un râle lugubre et je le vois disparaitre à l’intérieur.

~

Je me tiens dans l’entrée, et j’essaye de concentrer mon attention sur le lieu du drame, mais rien n’y fait, mon regard est inévitablement attiré par le carnage ; Du sang, des corps, des outils de torture, et le feu, qui a sans aucun doute servis à brûler la chair. Ces différentes odeurs sont très difficiles à faire quitter un lieu une fois bien empreintes. Ma truffe et mes yeux, eux, n’oublieront jamais.

Je marche entre les corps éparpillés, dans le sang qui macule les planches en bois, et je fais le tour de l’auberge improvisée en pleine forêt. Je fais le tour des chambres, passe dans chaque pièce, observe sous chaque tables. Je n’ai entendu parler de champs de bataille que dans les livres, ici, une force invisible avait mené une véritable guerre détruisant toute vie sur son passage avant de disparaitre. Je suis resté plus d’une heure à contempler le douloureux spectacle dans les moindres détails, prenant des notes, dessinant des croquis, tirant des conclusions. Mon premier rapport sera transmis dans la journée aux autorités d’Abelheim et de Proncilia. Ensuite je retournerais consulter les archives, interroger des témoins, et je passerais sans doute la nuit à revisiter cette nouvelle affaire, car je ne trouverais pas le repos cette nuit.

~


Rapport de l’Inspecteur Myaouh à l’intention de Proncilia, le Fullia 30 de Sanfio


Le massacre de masse s’est déroulé à la date du 28 Sanfio, selon mes conclusions et celles de mes collègues.

La maison située en pleine forêt au sud d’Abelheim est l’un des repaires du groupe criminel des Sgurzs. J’ai constaté parmi les victimes quelques individus connus de l’Empire, pour des crimes divers et variés, ainsi que des propriétaires de tavernes, bordels, et autres lieux disposant d’une activité marchande.

Toutes les victimes, au nombre estimé à l’heure actuelle aux environs d’une cinquantaine de personnes portent le signe distinctif du groupuscule et  ont étés tout d’abord droguées, avant de subir des sévices physiques. Aucune pièce ne fut épargnée.

Je note la présence de pentagrammes inversés, symboles occultes, et autres objets ramenant à Démonio, la magie noire et la démonologie.

Il est impossible pour l’heure de définir la nature de ce crime, l’or et les équipements disparus pourrait en premier lieu laisser penser à un vol, mais la drogue et les diverses tortures laissent penser à un acte totalement prémédité dans l’intention de tuer tous les individus. Une choppe vide fut retrouvée sur les lieux du crime, aucun liquide ne l’ayant effleurée la piste d’une trahison se profile.

Les symboles occultes et démoniques laissent quant à eux présager à une offrande, à Démonio, ou à un quelconque démon, esprit vengeur.

Les individus ont tous été, et ce sans exceptions, ont succombés à une mort violente, aucun n’a réchappé à celle-ci, on distingue des tortures : Brûlures, os brisés/déplacés, peaux et/ou ongles arrachés, traces de coups, marques d’étranglement n’ayant pas causé la mort, individus démembrés, mise en scène macabre (individu cloué au plancher sur un pentagramme inversé dessiné avec son propre sang…)

Les tortures infligées ne permettent pas pour l’heure d’établir les motifs du suspect, si ce n’est une dévotion à Démonio clairement affichée.

Tantôt très violentes (coups de couteau à répétition, crâne éclaté...) et parfois méthodiques (ouverture d’une plaie, disposition de sel à l’intérieur avec le plus grand des soins, doigts brisés, pendaison impliquant la suffocation…)

L’individu ou les individus (ce qui expliquerait les différentes méthodes) de sexe masculin connaissait sans aucun doute ses victimes (sans doute membre des Sgruzs) et avait eu accès aux boissons et à la nourriture avant l’arrivée des autres convives, pour ce qui semblait être, une grande fête.

La drogue est plutôt commune, nous tâcherons de savoir qui a pu en acheter une aussi grosse quantité.
Dans le cas où il ne s’agirait que d’un seul et unique individu, je penche pour une violente haine à l’encontre des Sgurzs, ou de ce qu’ils représentent, un dédoublement de la personnalité, ou des pulsions particulièrement meurtrières se manifestants par instants.

Une masse d’arme, des cordes, des lames, un tisonnier, et tout un tas d’objets contendants ou tranchants furent retrouvés sur les lieux du massacre. Des bouteilles brisées furent elles aussi utilisées.

Je vais continuer à enquêter, pour savoir qui pourrait en vouloir à ce point à une telle masse d’individus.

~


Caché entre les feuillages, tapis tel un animal traqué, l’auteur du carnage observait la scène, je ne saurais dire ce qu’il y trouvait, peut-être une forme de délectation ? Ses intentions étaient pourtant clair, et ses hommes n’en faisaient pas partit, alors, pourquoi restait-il là à observer ce qu’il avait accomplis, à attendre le départ des soldats ?

Peu importe, j’étais de nouveau libre, et c’est tout ce qui comptait. Il allait bientôt m’appartenir, mais pour cela je devais me montrer, compréhensif et digne de confiance, c’est pour cette raison que je lui dis : « - Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as des regrets ? »

L’entendre me répondre, me plongea dans une intense satisfaction.

« - Je ne regrette rien. Et ça ne fait que commencer.
Ce n’était qu’un mal nécessaire. »



Le Charade
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